{"id":103,"date":"2020-09-17T15:45:59","date_gmt":"2020-09-17T13:45:59","guid":{"rendered":"https:\/\/mei.ms-dev.it\/?page_id=103"},"modified":"2022-03-10T10:51:20","modified_gmt":"2022-03-10T09:51:20","slug":"la-petite-italie-et-la-dolce-casa","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.museoemigrazioneitaliana.org\/fr\/vie-sociale\/la-petite-italie-et-la-dolce-casa\/","title":{"rendered":"Les \"petites Italies\" et la dolce casa"},"content":{"rendered":"

Les rues de Little Italy, comme on appelait ce quartier italien aux \u00c9tats-Unis, \u00e9taient \u00e9troites, encombr\u00e9es, sales et bord\u00e9es d'immeubles d\u00e9labr\u00e9s. Le tenement \u00e9tait un grand tenement : souvent, il avait des salles de bains communes (sur les paliers ou dans la cour) et l'entr\u00e9e de ruelles presque inhabitables et sombres.<\/p>\n

L'immigrant qui venait d'arriver dans la nouvelle r\u00e9alit\u00e9 trouvait refuge dans la \"Petite Italie\" et, oppress\u00e9 par la nostalgie et une profonde solitude int\u00e9rieure, trouvait un soulagement et une \u00e9chappatoire dans l'int\u00e9gration \u00e0 un groupe qui reproduisait en grande partie les valeurs et les codes de comportement de son pays d'origine. En revanche, \u00e0 Buenos Aires, les \u00e9migrants, et pas seulement les Italiens, ont trouv\u00e9 refuge, dans la zone proche du port, dans des b\u00e2timents autrefois majestueux qui avaient \u00e9t\u00e9 transform\u00e9s en foyers pour immigr\u00e9s, les conventillos.<\/p>\n

Le sch\u00e9ma classique du conventillo est celui d'un parall\u00e9l\u00e9pip\u00e8de, avec un rez-de-chauss\u00e9e et un premier \u00e9tage, et une cour int\u00e9rieure dans laquelle les services essentiels sont partag\u00e9s. Des photos tr\u00e8s vivantes des conventillos de Buenos Aires et de Mulberry street \u00e0 New York permettent de comprendre comment ces lieux sont devenus des centres communautaires de re-production et de diffusion de la culture.<\/p>\n

C'est ainsi que sont n\u00e9s les quartiers italiens des grandes villes am\u00e9ricaines, aux noms vari\u00e9s, mais dont les rues avaient la fonction de places de village, de lieux o\u00f9 un patrimoine culturel commun \u00e9tait restructur\u00e9 et condens\u00e9, suspendu entre d'anciennes racines et de nouvelles \"fronti\u00e8res\".<\/p>\n

Plus tard, l'obtention d'un v\u00e9ritable logement est devenue l'un des \"signes\" les plus rassurants du chemin parcouru et du \"progr\u00e8s\" accompli : le logement est l'endroit o\u00f9 chacun peut \u00eatre simplement lui-m\u00eame.<\/p>\n

La maison est \u00e0 la fois un nid et une forteresse, un refuge pour ceux qui ont \"\u00e0 l'int\u00e9rieur de l'Italie, \u00e0 l'ext\u00e9rieur de l'Am\u00e9rique\", encore beaucoup \u00e0 conqu\u00e9rir. Et les photos sont presque des biographies \u00e9crites par les \u00e9migrants eux-m\u00eames.<\/p>\n

Deux t\u00e9moignages des archives Cresci : Augustin Storace est commer\u00e7ant et bombero (pompier) \u00e0 Lima. Bien \u00e9duqu\u00e9, il utilise l'objectif pour capturer des sc\u00e8nes de la vie familiale. Benny Moscardini, transplant\u00e9 \u00e0 Boston, fait un usage moins priv\u00e9 de la photographie : il met en sc\u00e8ne les jeunes et les filles du quartier, les rues bord\u00e9es de drapeaux en l'honneur du g\u00e9n\u00e9ral Diaz et, lors d'un voyage en Italie, m\u00eame un quai du port de New York. Le monde de Storace est celui de la maison et de l'atelier, celui de Moscardini est projet\u00e9 vers l'ext\u00e9rieur.<\/p>\n\t\t\t\t\t